Une petite perspective sur le passage de l’illustre Shaw à Denver

Depuis le licenciement surprise de George Karl, pourtant élu Coach de l’Année en NBA, les Nuggets n’ont cessé de régresser et ont atteint les limites de l’acceptable récemment. Equipe affreuse à voir, aucun système de jeu, joueurs peu motivés, défense à désirer… Bref, il y avait plein de choses à corriger et le licenciement de Brian Shaw fut la première étape. Pour prendre un peu de recul sur la situation, voici une petite perspective sur le passage de l’ancien assistant de Phil Jackson dans les Rocheuses.

Une relation compliquée avec ses joueurs

25 juin 2013, Brian Shaw est engagé comme nouveau coach des Nuggets et entame sa première expérience à la tête d’un groupe, après avoir été assistant aux Lakers et aux Pacers. Durant l’intersaison 2013, Shaw essaye de connaître le mieux possible chaque joueur de son groupe et déclarait :

« C’est une sorte d’audition. Tout le monde dans l’équipe est en concurrence. »

Quelques mois plus tard, le coach a eu, à ce qu’il paraît, une violente engueulade avec le meneur expérimenté Andre Miller, pourtant pas le joueur avec le caractère le plus dur. Au contraire, il a toujours été exemplaire mais sur un point particulier, les deux hommes ont été en désaccord. Cela coûtera 2 matchs de suspension pour le vétéran qui n’avait jamais manqué un seul match en 15 ans. Miller le prend mal et quitte les Nuggets, en janvier 2014. Quelques mois plus tard, en avril 2014, les Nuggets concluent leur saison avec une défaite et réalisent l’une de leurs pires années de la décennie et manquent les playoffs pour la première fois en 10 ans. En décembre 2014, les médias annoncent un sérieux « problème de communication » entre l’intérieur Kenneth Faried et l’headcoach. Il aura fallu attendre une réunion en tête à tête pour que les deux protagonistes y voient plus clair avec au final, des résultats plus que mitigés. Janvier 2015, au milieu d’une série de 3 défaites de suite, Brian Shaw sort un surprenant discours au médias et ne protège pas ses joueurs, au contraire puisqu’il va critiquer leur attitude :

« Si je fais jouer Kenneth Faried, c’est parce que les fans vont me cracher dessus si je ne le fais pas. Ils sont tous fans du Manimal. »

Plus la saison avance, plus la relation entre le coach et ses joueurs se détériore. Brian Shaw ne cesse de critiquer l’attitude de ses joueurs à la presse et remet toujours tout en question. Jameer Nelson ne s’est pas manqué de lui envoyer une petite pique, en réponse à sa remarque, disant que ses joueurs l’ont abandonné :

« Nous devons apprendre à faire mieux que cela, individuellement et collectivement. Tout le monde, y compris l’entraîneur, doit le faire. »

Début février, Brian Shaw accuse encore une fois ses joueurs de volontairement déjouer pour qu’il se fasse virer et ne le cache pas à la presse, histoire de mettre de l’huile sur le feu :

« C’est comme si les joueurs essayaient de perdre de la façon la plus mauvaise possible, c’est de cette manière qu’on a perdu. »

Le 18 février, Ty Lawson et Brian Shaw ont eu un clash, notamment avec le fait que le meneur ait manqué un entraînement en étant à Las Vegas pour faire la fête la veille. Shaw reproche également à Lawson ses nombreux écarts en dehors du terrain. La tension entre les deux personnes va s’intensifier, selon le Denver Post :

« Il pertube la planification de l’équipe. On a eu 8 ou 9 jours de repos, et on a du s’entraîner sans lui. »

Finalement benché pendant un match entier, le point guard rejouera le match d’après. Quelques semaines après, les Nuggets atteignent l’apogée du lol total avec une nouvelle chansonnette entonnée par les joueurs et le coach : « 1,2,3… 6 semaines! » en référence aux nombres de semaines avant la fin de la saison. Peu de jours après, Brian Shaw a été débouté par ses dirigeants, après une longue série de mauvais choix.

Un bilan statistique plus que moyen

Pendant son mandat, qui aura duré un an et demi, Brian Shaw ne tourne même pas à 40% de victoires, avec 56 victoires et 85 défaites au compteur. Il est vraiment loin des 62% de victoires pendant le règne de George Karl entre 2004 et 2013. De plus, sur ses 21 derniers matchs, son équipe n’en a remporté que 2, en étant 29ème dans l’efficacité défensive et 28ème en efficacité offensive. L’équipe perd en moyenne de 11,5 points sur cette période et aura atteint un niveau de nullité flagrant. Pourtant entouré d’un roster garni de talents : Ty Lawson, Arron Afflalo (avant qu’il ne soit parti à Portland), Kenneth Faried, Jusuf Nurkic,…; il n’a pas su en exploiter le potentiel pour créer une équipe pouvant rivaliser avec le Top 8 de la conférence Ouest.

L’avis des fans

Le Denver Post a demandé l’avis des fans de la franchise à s’exprimer à propos de ce licenciement, est-ce était la faute du coach ? Cela était-il une bonne idée ? Non, répond Kenneth Krew :

« Je ne pense pas que Brian Shaw soit le problème. C’est du côté des dirigeants et des joueurs qu’il faut voir. »

Harry Moseley, un fan de basket universitaire, qui suit toutefois les matchs des Nuggets, pense que c’était un changement nécessaire malgré le fait que Brian Shaw n’était pas dans une position adaptée :

« Ils devaient faire quelque chose. L’équipe a mal joué, l’entraîneur n’a jamais eu les outils pour exécuter ce qu’il voulait. Il a été dans une situation un peu injuste, mais il savait ce qu’il faisait. »

Ranie Maes, un entraîneur de basketball local est certain que c’est une bonne chose qu’il soit parti :

« Je pense que c’est probablement une bonne chose, je pensais qu’ils allaient attendre la fin de la saison mais ils ont encore un dernier quart de la saison à faire et peut-être se laisser assez de temps pour aller dans la.. la bonne direction. « 

Laisser un commentaire